La
dérision, pour être comprise comme telle, nécessite en plus de la
culture classique de connaissance d'une chose, une culture
particulière, celle de la culture quantitative, ou visualisation
approximative et affective du nombre
d'exemplaires en
circulation de cette chose. En
effet, comment deviner qu'un phénomène puisse être l'objet d'une
caricature, si on ignore d'abord qu'il existe comme un phénomène,
c'est à dire comme le nombre répété d'une chose qui reste à peu
près identique. Au fond, l'intention de la dérision est de
s'attaquer à ce nombre, beaucoup plus qu'à l'objet lui-même. C'est
la mécanique étrange de l'imitation et du conformisme qu'elle
pointe essentiellement du doigt. D'ailleurs, si elle s'avère autre
chose, elle est souvent soit purement méchante soit ratée,
autrement dit inutile.
Marot Couperin, 29 novembre 2012
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