L'art réduit à du détournement ou comme tentative de contourner cette réduction, à produire de la beauté qui se suffit à elle-même, comme on en conclurait après des millénaires d'histoire de l'art que la science de la beauté n'avait pas d'autre fin que l'excitation, que l'assiette de sucre est en fin de compte la plus exquise des pâtisseries, ne m'intéresse pas. Il n'y a pas là assez de substance pour un projet sérieux qui marquerait les esprits, qui les émouvrait durablement. J'attends que le monde soit assez transformé pour que, par la force des choses, ces artistes soient contraints de se comporter tout à fait autrement, qu'ils soient bien obligés de constater devant eux un nouveau décor, une humanité restaurée pour leur inspirer des œuvres dignes. Cela peut paraître effrayant tant qu'on l'entend encore dans un sens que j'exècre : au sens de l'utopie, de la tartuferie visionnaire, du mégalomane quoique déterminé à imposé sa griffe n'y laissera que ses faux ongles ensanglantés sur le marbre. Tout simplement, j'attends que la page du XXe siècle soit tournée. Elle représente dix minutes de récréation dans l'histoire, dix minutes sur le point d'être interrompues par la clochette.

Marot Couperin, 19 septembre 2013

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