J'ai
déjà émis cette boutade il y a près de quatre ans, mais tant pis
j'ai envie de la réécrire, et ce sera sûrement sous une nouvelle
forme. Elle concerne cette manie qu'ont les modernes de ne penser
qu'en déconstruisant. Parfois j'ai l'impression que les
« intellectuels » ne sont plus capables que de cela. Ils
ne formulent pas un véritable moyen de transporter la société vers
un point meilleur, ils déconstruisent les anciens moyens ou ceux des
autres. C'est très efficace et tellement ravageur que plus rien
d'autre que la Critique ne semble possible ; résultant quoi,
nous sentons tous que nous stagnons, humainement, comme adossés aux
sièges d'un véhicule en pièces détachées très proprement
disposées au sol, et à tel point que certains y verraient là une
œuvre graphique digne de l'art contemporain... Ma boutade, la
voici : elle consistait à dire que déconstruire ce qui était
déjà déconstruit aboutirait peut-être à une forme de
reconstruction... En déconstruisant une voiture en mille morceaux,
ne nous retrouverions pas à bord d'un véhicule à nouveau en état
de marche ? Si oui, s'agirait-il exactement du même modèle
qu'auparavant ?... Même si on voulait refaire deux fois la même
chose, on ne la referait jamais à l'identique, on la referait
toujours en mieux. C'est là une constante humaine qui est due à
l'expérience.
Marot Couperin, 18 septembre 2013
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