De l'absurde systématique dans les arts contemporains

Si l'absurde était un genre d'importance, réclamant les honneurs qui reviennent aux grandes choses, l'humanité n'aurait jamais eu à se dresser par tant d'efforts en un empire de rationalité gouvernant sur le chaos, la nature et ses obscurités. Si l'absurde fut une attitude artistique légitime au début du XXᵉ siècle, elle le fut d'abord comme réaction violente et spontanée lancée à la figure d'une rationalité qui, tout en se proclamant en pointe de la modernité, dégénérait en conduisant l'humanité au pire : à l'absurde, justement. Ainsi, celui-ci ne saurait être un genre permanent de l'art, un genre noble, sans risquer de devenir en soi l'absurdité ; un non-sens de l'histoire, le refuge confortable de quelques esprits faussement brillants, et à force, peut-être, une cause de dégénérescence de l'humanité par la façon qu'elle aurait désormais de se représenter, de représenter le monde, et donc de se comporter.


Marot Couperin, 23 avril 2013

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