Marot Couperin, 23 avril 2013
De l'absurde systématique dans les arts contemporains
Si l'absurde était
un genre d'importance, réclamant les honneurs qui reviennent aux
grandes choses, l'humanité n'aurait jamais eu à se dresser par tant
d'efforts en un empire de rationalité gouvernant sur le chaos, la
nature et ses obscurités. Si l'absurde fut
une attitude artistique légitime au début du XXᵉ siècle, elle le
fut d'abord comme réaction violente et spontanée lancée à la
figure d'une rationalité qui, tout en se proclamant en pointe de la
modernité, dégénérait en conduisant l'humanité au pire : à
l'absurde, justement. Ainsi, celui-ci ne saurait être un genre
permanent de l'art, un genre noble, sans risquer de devenir en soi
l'absurdité ; un non-sens de l'histoire, le refuge confortable de
quelques esprits faussement brillants, et à force, peut-être, une
cause de dégénérescence de l'humanité par la façon qu'elle
aurait désormais de se représenter, de représenter le monde, et
donc de se comporter.
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