Le sens du progrès

Le progrès ne saurait être une idéologie en soi, l'essence définitive d'un parti politique ou d'un courant de pensée, des traits de l'esprit à jamais lancés vers l'avenir, et comme transperçant l'histoire machinalement, et que nul ne chercherait plus à empêcher à moins d'être animé de malfaisance... En réalité, le progrès se reconnaît d'abord aux signes de la vigueur : à la vie aux heures de l'impérieuse détermination, quand elle s'investit soudainement dans les êtres les plus soucieux de la transformer. Le progrès est seulement le monopole de la vitalité, de cet éclat qui autorise les hommes à tout envisager : n'importe quelle trajectoire par-delà les croyances... Idées et solutions forment l'hypoderme au travers duquel on déchiffre l'effervescence ou l'inertie d'un corps, un désir de prolonger son existence ou d'en finir avec lui.

Marot Couperin, 6 juillet 2013

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